Les murs, blanchis à la chaux, transpiraient. Ils luisaient, laissant deviner les ébats fervents et tumultueux d’un couple fiévreux. La flamme tangente des chandelles vacillait. Le feu, crépitant dans l’âtre, jalousait la passion dévorante du tandem ; tant et si bien qu’il se consuma pour ne devenir qu’un piètre brasier. L’alcôve fût alors un lieu d’exaltation, là où le temps s’égrène. L’atmosphère était imprégnée de voluptés intenses. Les poutres étaient témoins du plaisir charnel, torride et invaincu. La jeunesse vigoureuse s’agitait dans toute sa splendeur. Elle dansait au rythme des deux corps enlacés, emboîtés l’un dans l’autre.
Dès le départ, aucun d’eux n’avait dit mot. Le langage, hormis celui du corps, n’avait pas sa place ici. Il la caressait, elle le touchait impunément, ils s’embrassaient goulument ; mais nul ne parlait. C’est dans un silence bouillonnant, encore tiède des jeux dangereux de la veille, qu’ils délaissèrent la parole pour ne communiquer qu’avec les gestes. Ils se dévêtirent, se regardèrent et s’agenouillèrent tous deux sur le bat-flanc. Délicatement, leurs mains se posèrent sur le couvre-lit blanc cassé.
Puis sans crier gare, il bondit sur elle.
Ils ne cessèrent de jouer. Lutte dangereuse et caresses vengeresses. La bestialité allait montante. Il s’agrippait, elle jouissait. Leurs peaux moites se frottaient l’une contre l’autre, leurs mains se cherchaient tandis que leurs regards s’évitaient. Ils étaient sauvages. Rapides. Insouciants et acharnés. Il se saisit alors de ses hanches et, violemment, la mit sur le bas-côté.

« – Je refuse. Je ne veux pas de cela. » S’exclama-t-elle en tournant vers lui un visage interdit.
« – Tu es à la fleur de l’âge, où les mains en disent long tandis que les mots ne parlent pas. Tu n’es qu’une putain que je paie. Tu n’as pas le droit à la parole, encore moins aux lamentations. »

Je suis d'accord avec Wyn, la chute est totalement inattendue ! Je trouve aussi que le dialogue de la fin casse le texte. Dans certains cas, un dialogue à la fin (ou même ailleurs xD) va bien, mais dans celui-ci, où tu fais l'éloge du silence et du langage du corps, je trouve qu'il n'y a pas sa place.
Et sinon, pour le texte en lui-même, j'étais bien dedans, jusqu'à ce que je lise "s'embrassaient goulûment", qui m'a gâché tout le charme du texte x)

texte très intéressant!
Un vocabulaire très riche. j'admire ça  
De plus, dans le première paragraphe, illustrer l'acte à travers les murs et les lumières au lieu de décrire directement, c'est juste merveilleux  
Pour ce qui de la chute, je ne dirais pas qu'elle ne me dérange. Je trouve ça même très intéressant. Le problème c'est que j'ai l'impression qu'il y a des incohérences, ou alors que je n'ai pas compris réellement ce qu'il en ressort. Je m'explique : Le fille semble ressentir un certain plaisir à ce jeu : "elle jouissait" par exemple. Et puis tout d'un coup, elle ne veut plus. Cela me semble un peu étrange. Bon après, c'est vrai qu'une fille ne sais jamais ce qu'elle veut xD

La fin est brutale, ce qui correspond bien à ce que veut le client. Je trouve que ça va bien avec le thème que tu t'imposes.
Le début est quand même plus poétique, l'ambiance plus sensuelle et cette chute brutale ajoute du charme.

Merci pour vos avis !
Alors pour vous répondre les filles : si vous estimez que le dialogue est brutal et n'a pas sa place dans le texte, c'est parfait ! J'ai travaillé ce texte de façon expérimentale : je voulais surprendre, voire choquer le lecteur. Donc ma mission est réussie ! Merci beaucoup !
Pour des termes qui, plus haut dans le texte, paraissent eux aussi vulgaires, il s'agit d'indices qui mettent sur la voie, un peu comme dans les nouvelles. Les nouvelles surprennent le lecteur à la fin, et pourtant des indices sont semés tout au long du textes !

Ensuite, pour la fin il n'y a pas d'incohérence. En fait je ne me doutais que je devrais l'expliquer,car ça me semblait assez clair mais bon... Soyons précis... Avant le petit dialogue, ils sont donc en plein acte (admettons, rapport et positions de base). Mais après, l'homme prend la fille et la retourne, il ne veut simplement plus... passer par devant si tu vois ce que je veux dire ! (désolée, je ne voyais pas comment l'expliquer le plus simplement sans être vulgaire !)

Ah oui je vois où tu veux en venir! Vu comme ça, on ressent bien toute la dureté! la violence du texte! Chapeau!

Merci beaucoup ! Après c'est vrai que certaines choses sont évidentes pour moi (d'un côté vaut mieux j'en suis l'auteur ah ah ah), mais trop implicites pour les lecteurs ! Il faut que je bosse sur ça !

J'aime beaucoup ton texte. La chute est un peu une claque dans la figure hein