This was only Childhood

Messages : 198 Date d'inscription : 06/01/2015 Age : 25

Childhood

J'ai grandi avec toi. Je sais que l'on s'est rencontré à un an seulement, je ne m'en souviens pas. Tu as été mon meilleur ami, comme un frère jumeau. Je me souviens de tout. J'avais des images, des photos, des moments, des rires, dans ma mémoire. Des instants de bonheur avec toi. J'en avais plein.
Toi sur ton vélo, moi avec mes livres. Le goût sucré des abricots, les pommes que l'ont mangeaient après s'être lavées les dents et qui par conséquent avait cet arrière-gout amer. Le son de nos rires d'enfants. L'odeur de l'herbe de ton jardin et le chant des oiseaux tôt le matin. L'accent anglais de ta maman. L'encre bleue sur les doigts de ton écrivain de père. Les rires bruyants de nos petits frères. Nos conversations sérieuses sur notre avenir et sur les jeux que nous devions inventer l'après-midi. La douce chaleur du soleil sur ma peau. La cuisine de ta grand-mère. Les sages paroles de ton grand-père, qui nous a quittés trop tôt. Je me souviens des draps bleu ciel, dans notre cabane en haut des arbres. Je me rappelle de ton visage, comme si c'était hier. Ta bouille de bébé, tes larmes, ton rire d'enfant, les bêtises que tu inventais et les aventures dans lesquelles tu m'entraînais toujours. Ces soirs où toi et ta mère, vous vous hurliez dessus et où je te prenais dans mes bras en te berçant pour arrêter tes larmes de couler. Je me souviens de ta main dans la mienne et de ces belles après-midi ensoleillées où tout n'était que perfection.

Ce bonheur a duré, jusqu'à nos douze ans. Puis tout a changé. Pourquoi ? Je ne sais pas. Ce que j'ai fait pour que tu me rejettes et que tu m'oublies ? Je n'en ai pas la moindre idée. J'ai pleuré, j'ai tapé du poing, j'ai mordu mon oreiller. J'ai retenu des cris de douleur lorsque ma famille me demandait pourquoi est-ce que tu ne venais plus aussi souvent chez moi. Comment est-ce que je pouvais leur dire " Je ne sais pas. Il fait comme si je n'existais plus." Je suis devenue un souvenir pour toi. Avant quand tu me voyais, tes magnifiques yeux bleus s'illuminaient. Aujourd'hui ils restent de glace.

Tu as changé. Ça n'est pas grave, tout le monde change. Simplement, tu aurais pu partir d'une façon plus respectueuse. Tu aurais pu te comporter comme un homme. Tu as peur des mots ? Dommage pas moi, ils sont mes armes. J'aurai voulu que l'on parle. J'ai été triste, noyée dans une mare de nostalgie et de souffrance. Aujourd'hui, je suis folle de rage. Je vois l'homme que tu es devenu et tout cela me dégoûte. Alors quoi, parce que tu as tout cet argent, parce que tu es beau comme un dieu, tu n'as plus besoin de moi ? Très bien. J'abandonne.

On a fait tout ce qu'on a pu. Je veux que tu sois heureux, tu as tant de choses à offrir, tellement de sourires à mettre sur les visages des gens qui t'aiment et beaucoup de bonheur à donner. Assez de votre hypocrisie à tous les quatre, non, je ne fais plus "partie de la famille". Il y a treize ans, je t'ai promis que je serais toujours ta sœur de cœur. Première promesse que je ne tiendrais pas. Tu me manques, mais à part faire semblant, nous ne sommes plus capables de rien ; ça ne sert à rien de s'accrocher à des souvenirs, au fantôme de notre amitié. Je suis sûre que tu sauras être heureux sans moi.
Profite, de chaque instant.
Au revoir petit frère.

C'est le deuxième texte que je lis de ta plume ce soir, et c'est un vrai plaisir!
Tu as ce style léger aux descriptions rapides et efficaces qui est franchement agréable à lire. En plus tu abordes toujours des problèmes sérieux avec ce crescendo, qui finit toujours avec cette note de gravité.
Les gens changent parfois, et si on se sent coupable au début, cela n'est jamais réellement notre faute... Parfois les gens veulent simplement continuer leur route en abandonnant ceux qui les accompagnaient alors, juste parce que leur présence leur rappellent des souvenirs qu'ils veulent effacer.
Allez courage la vie peut paraitre bien sombre des fois, mais il y a toujours des étincelles pour nous rappeler que tout n'est pas perdu, c'est à elles qu'il faut accorder de l'attention. This was only Childhood 1836553775

Messages : 198 Date d'inscription : 06/01/2015 Age : 25

Si tu savais comme ton commentaire m'a fait du bien.
Je me demande parfois si je n'ai pas fait quelque chose de mal... et pourtant je ne me souviens pas d'avoir changé. La seule chose que je voulais c'était son bonheur. Il l'aura sans moi et c'est peut-être mieux comme cela.
Merci beaucoup pour tes compliments I love you

Messages : 1874 Date d'inscription : 13/11/2013 Age : 29

Ce texte était très bien écrit Mie, comme tous tes textes This was only Childhood 3164505399

Et j'ai pris beaucoup de plaisir à le lire. A chaque fois c'est comme si j'étais transportée par tes émotions et j'aime beaucoup ressentir des choses quand je lis This was only Childhood 2241715291

Ton premier paragraphe m'a fait sourire. Tu décris de simples souvenirs, qu'on a pu vivre nous aussi, et ça ravive de belles images. Mais ensuite, tout s'écroule. On sent ton désarroi et ton incompréhension face à ce brusque changement. J'ai lu le nouveau texte que tu viens de poster et qui peut être vu comme "la suite" de celui-ci donc je sais que ça s'est arrangé entre vous et j'en suis vraiment contente ! Vous sembliez très proches l'un de l'autre et j'espère que vous pourrez vous retrouver This was only Childhood 1836553775

Un texte plein d'émotions qui me rappelle sans cesse que l'Homme peut être terrible avec ses pairs. Un sentiment d'abandon, quelqu'un qui s'en va sans raison, c'est affreux à vivre. Tes sentiments sont si justes, si frappants. On ressent ton amertume face à ce que ce frère de coeur est devenu, face à la distance qu'il a mis entre vous sans te donner d'explications.