I don't trust anyone who doesn't laugh

Maya Angelou

J’ai l’impression de rêver. Je pense que je vais me réveiller d’une minute à l’autre, en un claquement de doigt, en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Au revoir les sourires, les rires, le bien-être. Bonjour aux masques, aux larmes, à la douleur. Pourtant, j’ai beau me pincer, je ne rêve pas. Tout ceci, tout ce que je vis, c’est réel, c’est vrai. J’avance, le sourire aux lèvres, l’illusion que rien ne pourra m’arrêter. J’ai grandi, j’ai muri. J’ai changé aussi. Je ne suis plus la même qu’avant, je ne suis plus la petite pleurnicheuse, celle dont tout le monde se moquait. Je suis intégrée, je suis aimée. Je me sens bien. J’ai l’impression que les larmes versées font parties d’une autre vie, d’une époque révolue. Plus de pleurs, plus de cris. Seulement des sourires et des rires. Parce que, enfin, la vie m’offre de bonnes choses et je sens, je l’espère en tout cas, que ça va durer. Elle est loin, la petite fille aux chaussures magiques. Elle en a fait du chemin. C’est à présent une jeune fille bien dans sa peau, qui se relève lentement, la tête haute. Tout n’a pas été rose jusqu’à présent, mais elle voit maintenant le bout du tunnel, la lumière de l’arc-en-ciel. Elle sait qu’elle sera bientôt inatteignable, trop heureuse pour être blessée par qui que ce soit. Elle n’est plus seule, elle est entourée de gens qui l’aiment. Elle est tout simplement heureuse.