J’ai l’impression de vivre dans un salle d’attente. Il ne manque que le lino bleu au sol et les murs d’un blanc immaculé pour que l’illusion soit totale. Je suis là, sur ma chaise relativement peu confortable et j’attends, le regard vide, perdue dans cette immensité de blanc me faisant face. J’attends. Oui, j’attends. Que faire d’autre ? Je ne sais faire que cela.
Attendre que quelqu’un daigne venir me parler et me sorte de ma bulle, qu’un garçon me remarque, que mes parents me regardent, que mes amis se souviennent que j’existe, que ma petite personne devienne soudainement le centre de l’attention.
Attendre de pouvoir partir de cet endroit qui ne m’apporte que des frissons dans le dos et des larmes aux yeux. De prendre enfin ma vie en main et d’arrêter de me plaindre, de me bouger un peu. De faire enfin quelque chose de ce corps gisant sur le lit et qui apparemment est le mien.
Attendre qu’un miracle survienne, que soudainement la grâce me frappe, que Dieu surgisse d’à travers les nuages, qu’un rayon magique me frappe.
J’attends. Je veux, je souhaite, je pris, j’exige parfois, mais je ne fais jamais. J’en suis incapable. Alors j’attends. L’ironie du sort et que je suis plutôt quelqu’un d’impatient. Alors je trépigne, je grogne, je me lamente, je pleure. Mais le résultat est le même. J’attends que quelque chose se passe. Quoi, je ne sais pas. Mais j’attends. Ce quoi mystérieux et fabuleux finira bien par arriver, n’est ce pas ?
Après tout, dans une salle d’attente, le médecin finit toujours par surgir en vous invitant à le suivre à travers une porte, non ? Malgré tout le retard qu’il a put avoir accumulé, il vient finalement vous chercher, puant le café et souhaitant intérieurement que vous soyez le dernier patient. Oui, il vient.
Alors j’attends avec impatience que mon médecin fasse irruption dans ma salle d’attente, parce que j’ai lu et relu tous les magazines peoples d’il y a un an posés sur la table basse et je commence sérieusement à m’ennuyer.