Les morceaux de métal pendouillent tristement, brindilles arrachée à la rame qu'ils formaient jusque là. La fumée tourbillonne, empoisonnant de sa lourdeur les hommes hébétés.
Le verre papillonne doucement, laissant les rayons de lumière les faire scintiller de mille feux, comme une dernière vision paradisiaque avant de laisser l'horreur du chaos s'abattre.
"C'était pas mon jour, pas mon jour..."
Assis au bord du trottoir, il se balance d'avant en arrière le visage ravagé de larmes. Il aurait simplement fallu que son pas soit plus rapide pour rompre le dernier filin qui le rattachait a la vie.
Les vitres éventrées semblent ouvrir sur un autre univers, là où la barbarie ne connaîtrait aucune limite. Les dalles s'entassent sur le sol après s'y être abattues avec fracas. Comme il est facile de réduire en poussière un équilibre que l'on croyait si solide.
Mais peut-être que ce qui rend la chose plus horrible encore est l'égoïsme... Soupirer de soulagement pendant que d'autres pleurent leurs morts, songer que cela aurait aussi pu nous arriver quand d'autres pays subissent l'enfer quotidiennement.
Les émotions s'envolent soudainement tuées par tant d'horreur. Ce n'est ni notre guerre, ni la leur pourtant nous, civils d'ici et d'ailleurs, en payons toujours le prix fort. Le monde n'est qu'une sphère vide de sens qui s'échine pourtant à tourner sur elle-même, encore et encore. A quoi bon continuer de faire semblant quand ce gouffre ne cesse de grandir? La vie n'est rien de plus qu'une pièce de théâtre absurde que le publique doit néanmoins suivre avec attention.
Mais pourquoi vivre alors que tout semble si désespéré?
Parce c'est une toile murmurent-ils. Qu’il n'appartient qu'à nous d'en faire un chef-d'oeuvre. Puisque l'égoïsme refuse qu'il en soit autrement, autant y étaler les plus vives couleurs qu’il soit et faire en sorte que leur sacrifice ne soit pas vain.
Code by Silver Lungs