Bruxelles, une après-midi ensoleillé de novembre
Mon cher ami,
J'espère que tout va bien là où tu es, parce que depuis que tu m'as laissée, la vie n'a plus de sens à mes yeux... J'espère que tu aimes toujours faire des blagues et restes joyeux quoi qu'il arrive. Car moi je suis devenue le contraire de ce que j'ai toujours été. Je pense d'ailleurs que depuis ta disparition pas un sourire ne s'est affiché sur mon visage.
Toute l'année, le temps semblait être en accord avec mes états d'âme, il faisait gris et pluvieux. Il n'y avait pas un seul rayon de soleil qui perçait cette masse grise et uniforme. Néanmoins, depuis un mois, la météo a changée, l'astre solaire a percé l'épaisse couche de nuages et réchauffe à nouveau ma peau. C'est depuis le jour du déclic. Je devais sortir Gribouille, mais une pluie battante s'écrasait dehors, comme tous les jours. Pourtant cela ne m'a pas empêchée de sortir. Tu te souviens de toutes les balades qu'on a faites tous les trois? Et lorsqu'il a couru dans l'eau avec ta chaussure entre les dents?
Et bien moi j'ai l'impression que c'était hier, c'est d'ailleurs en me remémorant tous ces souvenirs que j'ai craqué. Je me suis effondrée en pleurs sur le sol boueux, je me moquais d'être sale en ce moment-là. Tout ce qui comptait était cette douleur insupportable qui me submergeait...
Mais ces deux derniers mois furent chamboulés par l'arrivée d'un événement.
Cet événement s'appelle Léa. Ta seconde meilleure amie qui est aussi devenue la mienne avec le temps. Quand elle m'a vue rentrer dans un état aussi pitoyable, elle a faillit faire une crise cardiaque. Alors elle m'a secouée comme personne ne l'avait fait auparavant, elle m'a dit de me ressaisir, d'arrêter de me laisser aller. Elle m'a dit la vérité sans mettre de gants, au moment même, je l'ai détestée, haïe pour avoir dit ces mots. Puis elle m'a laissée seule, et j'ai enfin compris ce qu'elle a voulu dire même si j'ai pas mal de temps à y arriver.
Je dois t'honorer en vivant et non en pleurant...
Alors à partir du jour qui suivit, j'appliquais cette règle à ma vie.
On avait pleins de projets ensemble, j'ai donc décidé de les réaliser mais seule cette fois. Tu continueras de vivre à travers eux en quelque sorte...
Notre premier souhait était que nous vivions en colocation dans une maison avec un jardin. C'est fait! Je m'y sentais seule alors j'ai adopté plusieurs chiens, nous avons toujours adoré les animaux. J'invite régulièrement des amis à la maison, mais bien sûr je ne t'oublie pas! À chaque repas, je laisse une place vide avec une assiette, des couverts et un verre là où tu avais l'habitude de t'asseoir. Tu te doutes sûrement que je n'ai pas encore réalisé tous nos projets et il me faudra encore un peu de temps avant de réussir à tous les accomplir.
Je pense que tu ne liras sans doute jamais cette lettre, mais peut-être que tu l'as lue par-dessus mon épaule lorsque je l'écrivais, qui sait? Quoi qu'il en soit, sache qu'il ne passera pas une journée sans que je pense à toi. Mais pas en pleurant cette fois, en étant heureuse d'avoir pu partager tant de moments de bonheur avec toi.
Je t'aime mon ami, le confident de mes peines, le frère que je n'ai jamais eu, ne l'oublie pas !
La fille avec qui tu aimais rigoler de la vie
Lettre fictive pour un concours